Réhabilitation et extension du groupe scolaire Franco-Allemand comprenant école primaire, collége et lycée pour un total de 1 300 élèves, avec un gymnase, un plateau sportif et une salle de spectacle

Le lycée Franco-Allemand est l’aboutissement d’une politique forte entre la France et l’Allemagne. De renommée internationale, l’établissement incarne l’excellence tant littéraire que scientifique et la bi-culturalité. Les locaux qui abritent le lycée et l’école primaire ne sont plus à la hauteur de l’ambition de l’équipe pédagogique ni des effectifs des élèves en augmentation constante. Au fil du temps, des bâtiments modulaires ont été rajoutés sur le site, du provisoire est devenu définitif. Le projet est ambitieux, il vise à requalifier le bâtiment existant, concevoir l’école élémentaire en harmonie avec le site, faire du parc l’écrin du lycée Franco-Allemand, lui donner une identité formelle et spatiale qui le distinguera du collège contigu Martin Luther King. Des bâtiments, ne sont conservées que les structures. Côté accès depuis la rue, une façade urbaine est proposée, l’entrée généreuse et abritée fait pénétrer le parvis à l’intérieur du hall, elle offre une large transparence vers les cours, le préau et le parc. L’entrée de l’établissement devient accueillante, évidente. La valorisation du site naturel contribue à sensibiliser les élèves à la nature et au paysage. Le vocabulaire architectural moins rigide qu’en façade d’accès, fait référence au végétal, il trouve son aboutissement dans les structures mi-feuilles mi-parasols qui couvrent les espaces extérieurs des cours pour créer les préaux et protéger les classes de la surchauffe d’été. L’édifice proposé va alors chercher les grandes lignes du paysage pour créer des relations fines avec son environnement, tisser des tensions contribuant ainsi à renforcer sa présence et d’établir des correspondances avec le contexte existant. L’escalier principal habite l’espace de l’atrium. La fluidité dedans-dehors fait pénétrer la lumière naturelle jusqu’au cœur des étages où des jours secondaires complémentaires sont créés pour les salles de classes. L’échelle du grand paysage est ainsi matérialisée dans le hall d’entrée par de grandes parois vitrées qui cadre l’environnement. Le morcellement des différents pôles de classes côté parc amorce l’échelle à venir de l’école élémentaire située un peu plus loin. Les circulations horizontales ne sont pas des couloirs linéaires, mais des espaces dont les dilatations sont propices à la rencontre, au vivre ensemble. Généreuses pour faciliter les croisements des différentes disciplines, les circulations ouvrent sur l’extérieur par des points de vue choisis. L’école élémentaire est à l’image du lycée, maillon fort du dispositif d’enseignement, mais séparée du lycée pour d’évidentes raisons fonctionnelles. Elle se compose entre les arbres existants conservés avec respect et douceur et est organisée autour d’un espace central distributif formant atrium. L’escalier principal met en relation les deux niveaux. Le hall trouve son prolongement dans la salle de motricité qui peut être isolée. Les circulations sont baignées de lumière naturelle, elles donnent à voir le paysage, sur tous les côtés. Par respect pour l’environnement, la quasi-totalité des espaces verts est conservée. L’élémentaire se love entre les massifs boisés, la création d’un rez-de-chaussée de l’élémentaire permet de disposer les véhicules nécessaires en toute discrétion au regard des espaces plantés, le projet ne créant pas de stationnement aérien supplémentaire. Le projet du lycée et de l’école élémentaire est clairement tourné vers le parc, il est en symbiose avec lui. Par ce choix fort, le projet se hisse au niveau des ambitions pédagogiques et culturelles de l’institution. Ce travail sur l’épaisseur et l’entre-deux permet l’intégration du paysage dans les bâtiments, l’abandon de l’urbanisme de géométrie et une acuité plus "sensible" portée au contexte. Par ses ondulations et sa volumétrie, notre projet s’ancre avec force sur un territoire avec lequel il établit de subtils liens. Misant sur la matérialité et sur une toiture expressive pour capturer l’environnement, le projet offre une lecture nouvelle du lycée Franco-Allemand. A la notion d’intégration, le projet préfère celle de « résonance » plus propice à définir la stratégie déployée pour restructurer ce lycée.